Coralie Escrich - Doula Accompagnement autour de la naissance et de la féminité

Naissance de Lizéa

Le 21/05/2024 0

Dans Récits de naissances

Nous sommes le 24 septembre 2016.

Je me lève tôt comme à mon habitude et des douleurs au dos me font terriblement souffrir. Il fait déjà chaud, ils annoncent 28 degrés, un été indien.
Je me prépare doucement, comme depuis 5 jours, je contracte régulièrement. Je vais chercher mes courses au drive. Je prévois au cas ou…
Il est 10h. Je contracte dans la voiture comme d’habitude, je ne les compte pas, j’y suis habituée. Je papote avec la dame du drive. Elle me demande le prénom mais je ne lui dis pas, il est secret. Elle me demande mon terme. Je suis à 37 sa, encore 1 mois. Elle me souhaite bon courage.


Je rentre. Toujours ces contractions, mon mal de dos. Je range les courses, m’occupe du repas, papa dort encore (il travaille de nuit).
La journée se passe. Je vais me promener avec les grands. Je rentre et mon mari prends le relais et va chez ma sœur avec la troupe. Je me coule dans le bain mais je ne me sens pas bien, la chaleur pensais-je…
2 antispasmodiques roses, et hop ! au bain. Je contracte, je commence à compter, il est 16h.


A 17h, je me décide à aller chez ma copine. Il fais chaud, très chaud ! Les contractions sont là, mais sont étranges. Des contractions seulement dans le bas du ventre et le bas du dos. Je me dis que c’est pas un travail, j’ai déjà eu 4 accouchements et je n’ai jamais eu ça !
Je rentre. Ma sœur arrive et me voit me dandiner gentiment. Il est 18h. Elle me dit qu’elle prend la petite à dormir.
On continue notre petite vie : repas, douche des autres enfants… Je suis sur le ballon et respire, souffle. Pour moi, toujours pas de travail lancé, c’est juste un faux travail, tant que je n’ai pas de grosses contractions qui prennent tout le ventre, je ne suis pas en travail…


20h30. Mon homme me demande s’il va bosser. « Oui chéri, je t'appelle si besoin, mais t’inquiète pas, c’est un faux travail ».
Je continue le ballon. Les enfants sont dehors à profiter de la fraîcheur. Ils attendent des amis pour aller écouter le brame.
21h45. J’envoie un message à ma SF A. Sait on jamais si dans la nuit ça se met en route. Elle me dit de la tenir au courant. Je la rassure en lui disant que j'y crois pas.
22h00. Les enfants partent et à ce moment là, je ne sais pas pourquoi, je me sens libre, je suis seule à la maison, je sors dehors, profite de la fraîcheur à mon tour, mais ces douleurs dans le bas du ventre commencent à s’accélérer, pas en douleur mais en espacements.
Je prépare le matelas dans le salon, je vais dormir ici.
23h30. Ma sœur vient me voir, me ramène les enfants, mais en me voyant elle me dit « je les garde tous à dormir. Appelle-moi si besoin ».
Entre deux contractions on papote par sms, moi toujours à 4 pattes sur mon ballon.


A 1h, voyant les contractions ne pas s’arrêter, je décide de m’ausculter (la chose à ne pas faire quand tu es seule a la maison). Je ne sens rien. Le vide, plus de col, tout et mou, vraiment étrange. J’enlève mes doigts, et là panique. Du sang !
Il est 1h15. J'appelle ma SF, mon mari, ils arrivent. Je sms ma sœur qui arrive avant tout le monde..
Elle me trouve sur les toilettes. Je me vide. Je ne prends pas conscience que le bébé entame sa descente, pour moi je n’accouche pas encore, je n’ai toujours pas ces fameuses contractions qui font mal. Ma SF arrive. Je lui demande de m’ausculter. Je suis à 8 cm !


Mon mari arrive, il est perdu. Je suis à 4 pattes sur mon ballon, mon plus bel allié celui ci. Plusieurs allers-retours aux toilettes. Ma SF me propose un bain, je ne veux pas. Une douche oui. Me voilà sous la douche chaude il est 2h30 environ, adossée au mur à parler à mon bébé. Ma SF me passe le jet de la douche dans le bas du dos.

Il est 3h. Je sors et lui demande de m’ausculter. La poche des eaux bloque le bébé comme à chaque accouchement. Elle ne veut pas percer et le bébé n’appuie pas, mais flotte. Je demande à ma SF de percer, je sais que mon bébé va sortir. Elle perce. J’appelle ma sœur, elle se place à ma gauche, mon mari à ma droite et je la sens descendre.

Je pousse un cri, descente violente, et là, pousse. Je la sens pour la première fois de ma vie. Je pousse sans m’arrêter. Je sens mon bébé descendre, chaque centimètre, mais sans aucune douleur. Une légère brûlure et je sens la tête sortir. Je touche. Ma SF me demande de pousser quand j’en aurai envie pour le reste du corps. Bêtement je lui réponds : « j ai pas mal, j’ai plus de contractions, j’ai pas envie. » j’en rigole encore lol
Je pousse et j’attrape mon bébé. Il est 3h15. Ma première phrase : « Je l’ai fait, j'ai réussi ». Et là, panique de ma part. Elle est trop petite ! Je le répète encore et encore. A. ma SF me rassure, elle va très bien. Je savais que j’aurais un petit bébé.


Je love mon bébé contre moi. Ma sœur et mon mari sèchent leurs larmes. Le cordon a arrêté de battre et on se sépare. Ca y est, ma petite princesses est là. Une crevette née à 37sa de 2.730kgs. Papa la prend, la contemple. Moi je me lève pour aider le placenta à sortir, chose faites. 


Ma dernière grossesse, mon 5ème bébé et mon 1er AAD. Un merveilleux accouchement qui n'aurait pas été possible sans ma fée SF, Ambre. Je lui en serais reconnaissante à vie. Le lendemain, mes 4 amours ont découvert un petit mot chez leur Tatie (ma sœur), leur annonçant la naissance de Lizéa. Quelques heures plus tard, ils câlinaient leur petite sœur. La boucle est bouclée. Nous sommes heureux tous les 7.

Blandine – 25/09/2016 

 

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